Le Yak-7 (UTI-26 à ses débuts) fut conçu à l'origine comme biplace d'entraînement et de liaison. Développé en parallèle au Yak-1, il effectua son premier vol en juillet 1940 et entra en production à l'usine 301 de Moscou, en mars de l'année suivante.
Devant le manque d'avions de combat et du fait de sa grande simplicité de construction, il fut décidé d'en dériver un chasseur, le Yak-7A. La configuration biplace ne changea pas et le modèle de combat ressemblait, en apparence, à l'avion d'entraînement. Cependant, un blindage supplémentaire, des réservoirs auto-obturants, trois roquettes sous chaque aile, un canon ShVAK (dans le moyeu de l'hélice) et une deuxième mitrailleuse ShKAS de capot furent ajoutés. Sa production démarra en août 1941 mais sa mise en service ne fut effective qu'à la fin de l'année, les usines chargées de sa fabrication ayant dû déménager à Novossibirsk du fait de l'avancée allemande. C'est en avril 1942 que le type B allait prendre la relève : nouveau moteur, nouvel armement, meilleures performances générales et meilleure maniabilité, ce qui en fît, à l'époque, un des meilleurs et un des principaux avions de chasse rencontré sur le Front de l'Est. C'est un de ses développements, le Yak-7DI, qui donnera naissance au Yak-9.
Sa production s’arrêta en mars 1943, avec un total de 6399 avions fabriqués, dont 5000 Yak-7B.
L'avion que j'ai décidé de représenter est un Yak-7 de la série expérimentale (Yak allégé) pour la défense aérienne. C'est donc un Yak-7B de production “intermédiaire”, avec des pipes d’échappement sans carénage, la lèvre du capot du radiateur d'huile droite, le dos du fuselage abaissé et la roulette de queue avec une seule trappe. Son armement se composait d'un ShVAK de moyeu et de deux UBS de capot. Ces machines étaient utilisées par le 42 IAP (Régiment de Chasse), devenu plus tard le 133 GvIAP (Régiment de la Garde), chargé de la défense aérienne de la région de Moscou entre octobre 1942 et mai 1943. Il s'agit de la monture du capitaine Fedor SHINKARENKO (héros de l'Union Soviétique, 11 victoires pour un peu plus de 150 sorties) et commandant de ce même régiment.
 

La Maquette

 
Elle date du siècle dernier et ça se voit. Le cockpit est désespérément vide, tout comme les puits de train, la gravure en creux est un peu large pour l'échelle et pas toujours placée au bon endroit et la verrière est en une pièce. Heureusement, les add-ons ne manquent pas et je vais en user et en abuser, à commencer par le fuselage du Yak-7B Late / Yak-9 Early de chez Vector, essentiel pour ce montage.
Mais consolons-nous, elle est juste de formes et de dimensions, ce qui finalement est, quand même, l'essentiel.

Cette version du Yak-7 n'existant pas en maquette, il a fallu trouver une solution simple à mettre en œuvre sans un gros travail de scratch. L'idée est donc de mixer l'avant du -7B de chez ICM avec l'arrière du fuselage en résine de chez Vector et de remplacer la verrière du kit, qui ne convient plus, par celle en thermoformée de ce même fabricant :

 
La découpe se fait à la scie Tiger en suivant la gravure existante. J'ai gardé le raccord Karman dans sa totalité, car il n'est pas présent sur la pièce en résine. La mise en place de l'aile n'en sera que plus facile. Le fuselage de Vector étant légèrement plus haut que celui d'ICM, des cales en carte plastique ont été rajoutées pour rattraper une partie de cette différence. Il reste encore une marche à l'intrados, coté bord de fuite, qui sera rattrapée une fois les deux 1/2 coquilles assemblées :
 
Pour le cockpit, tout, ou presque, est à faire, à commencer par le plancher totalement lisse. On rajoute donc un peu de relief à l'aide de profilés plats et ronds. La tôle à relief au pied du siège est fait avec de l'aluminium de paquet de cigarettes. Le harnais provient des restes de différentes planches de photodécoupe pour Yak-3 et Yak-1 (tout comme l'ensemble des autres pièces) retrouvées au fond d'un tiroir. Les consoles de la boite, bien trop grossières, sont refaites en carte plastique (je n'ai pas représenté ce qu'il y a dessous car on ne voit rien une fois le fuselage fermé) tout comme les parois latérales. Les boules qui surmontent les manettes sont faites en déposant une goutte de colle blanche :
 
L'habitacle est A-14 Akan 73040, dilué au X-20A Tamiya, pulvérisé sur une sous-couche noire afin de marquer les ombres profondes. On vient ensuite reprendre les détails aux acryliques Prince August. Les instruments du tableau de bord proviennent d'une planche de décals de chez Airscale recouvert d'une couche épaisse de vernis brillant qui fera office vitre :
 
La forme du carénage du radiateur d'huile a été loupée par ICM, il a donc été enlevé à grands coups de fraise et remplacé par une pièce de chez Vector, superbe de finesse. L'adaptation se fait sans problème et ne nécessitera qu'un solide collage à la cyano :
 
Le panneau des goulottes est en légère surépaisseur par rapport aux tôles qui forment le capot. Cet effet a été obtenu en collant un morceau de scotch aluminium mis en forme avec un cure-dent en guise d'outil pour repousser la matière dans les moindres recoins. On procédera avec douceur pour éviter de le déchirer. Au final, Des lignes de rivets sont faites à la roulette à riveter :
 
Maintenant que tout est bien propre, il est de temps de reprendre la gravure, de rajouter les quelques lignes de rivets manquantes et de faire les vis “quart de tour” autour des panneaux amovibles à l'aide d'un perloir. On voit, au niveau de l'ouverture du cockpit, le décalage de hauteur entre les pièces Vector et ICM. Cette marche sera rattrapée par l'ajout du rail glissière de la verrière, fait en carte plastique :
 
Les parties transparentes proviennent, donc, de chez Vector. Elles sont thermoformées, ce qui est un gage de finesse, mais moulées d'un seul tenant. Une mini scie a été utilisée pour les séparer. De la bande autocollante épaisse mais souple (le scotch électricien convient très bien) est positionné sur la ligne de découpe et servira de guide à la lame. Les pare-brises “early” et “late” sont de formes différentes (vitres latérales convexes sur les premiers, concaves sur les deuxièmes, comme celui du Yak-9), il a donc fallu reprendre la découpe du fuselage, à la carte plastique et au mastic. Les montants manquent de relief et sont repris au scotch aluminium :
 
Bien que ce ne soit pas nécessaire, cette partie étant généralement marouflée, j'ai représenté les lignes de rivets au niveau des réservoirs de l'aile ainsi que les bandes qui recouvraient les joints. Elles sont découpées dans de la feuille vinyle autocollante. Ça mettra un peu d'animation sur ces surfaces bien tristounettes. J'ai aussi repris la forme des volets, fausse sur la maquette et ils ont été rivetés dans la foulée :
 
La bestiole manque de dièdre, c'est assez flagrant lorsqu'on la regarde de face. Un collage sous contraintes au fuselage peut régler le problème mais, par sécurité, j'ai préféré lui redonner les quelques degrés manquants à la main et pour me faciliter les choses, j'ai fait une entaille suffisamment profonde en son centre avec un outil à graver :
 
Une fois l'aile en place, la marche côté bord de fuite est rattrapée à l'aide de profilés en plastique mis en forme après collage. À l'avant, la sortie du canal du radiateur a été arasée pour la ramener au niveau du ventre de l'avion :
 
A l'extrados, le cadran d'essence a été percé (il est simplement représenté par une gravure sur la maquette) puis la jauge, récupérée sur une ancienne planche de décals, est mise en place. Elle est scellée sous une épaisse couche de vernis brillant qui, par la même, fera office de vitre. L'emplacement du phare d'atterrissage, qui n'est qu'un trou béant dans le bord d'attaque, a été cloisonné à la carte plastique et le projecteur est récupéré sur une grappe Elf référence 4872. L'ensemble est ensuite recouvert de scotch Crystal pour simuler le vitrage :
 
La structure interne des puits de train est ajoutée en profilés tout comme la tubulure. Opération rapide s'il en est, c'est plutôt sobre de ce côté-là. Enfin, on finalise avec la mise en place du carénage du radiateur ventral, après avoir prolongé les cloisons horizontales à la carte plastique, pour le faire correspondre à celui observé sur les photos :
 
Voilà ce qui se passe quand on oublie de vérifier sa documentation, on grave au mauvais endroit. La bévue est corrigée à la colle à cils (l'équivalent de la cyano noire) puis on vient rajouter les lignes de rivets, oubliées par le fabricant. Les parties mobiles manquent un peu de longueur (1 mm) à leur extrémité intérieure. Le défaut est rapidement corrigé avec un morceau de plastique mis en forme par ponçage, une fois collées :
 
Le collage chant contre chant des deux demi-empennages est renforcé par l'ajout d'un tenon en micro-tube qui servira, aussi, à centrer convenablement les pièces au fuselage :
 
Un apprêt est appliqué afin d'uniformiser toutes les surfaces. J'utilise principalement un mélange de peintures Gunze noire et blanche, dilué au Mister Color Leveling Thinner qui permet d'avoir une couche lisse et bien résistante pour la suite. On laisse ensuite de côté 24 h minimum afin d'avoir un séchage parfait :
 
Les puits de train reçoivent une “pré-modulation” à base de Noir puis de Blanc avant l'application de la couche définitive, du A-14 Akan 73040. Il s'ensuit le passage de vernis brillant qui viendra protéger la peinture des agressions à venir. La patine sera faite plus tard :
 
L'intrados est Bleu AIIg Akan 73042, dilué à 50 % au diluant X-20A, auquel j'ai ajouté une goutte de vernis brillant pour renforcer la solidité de la peinture. Afin d'apporter des variations, les parties mobiles entoilées reçoivent du AMT-7 Akan 73002 ainsi que les tôles recouvrant les réservoirs :
 
La peinture est modulée afin de donner du volume à la surface. Pour cela, on utilise deux couleurs dans les tonalités de la base : une claire, du H314 Gunze, et une foncée, du XF-18. Elles sont hautement diluées à environ 80 % et pulvérisées en couches fines. La structure des parties entoilées est “dessinée” à l'aide de pochoirs découpés au plotter Silhouette après avoir scanné les pièces concernées :
 
Les seuls marquages à l'intrados sont les Étoiles Rouges, sans liseré noir, supprimé en 1941, et sans la bordure blanche et rouge qui n'est apparue qu'en 1943. Elles sont réalisées aux pochoirs, découpés au plotter, et peintes en Rouge AIIKR Akan 73041 :
 
Deux jus différents ont été utilisés pour rehausser les, ou plutôt, le peu de gravures en creux: du Blue Dirt A.MIG-1619 pour les lignes de structure et du Black Night A.MIG-1611 à la jonction des parties mobiles / parties fixes. Ils sont diffusés par capillarité et les éventuels débordements sont essuyés avec un chiffon doux imbibé de White Spirit. Quant au pourtour des différentes surépaisseurs, il est ombré avec du Streaking Grime A.MIG-1203 :
 
Le centre des panneaux est éclaircie avec la couleur de base additionnée de quelques gouttes de H313. On en profite pour apporter un éclairage supplémentaire sur les arêtes (bords d'attaque, carénage des radiateurs, fuselage, etc.) et on accentue les ombres dans les creux avec un mélange de Bleu AIIg et de Dark Brown :
 
Les éraillures sont réalisées au pinceau et avec trois couleurs différentes. La première est le Light Sea Grey 973 de chez Vallejo pour représenter les rayures de surface. La deuxième est le Flat Yellow 953 pour simuler l'apprêt ALG-1 qui recouvrait les surfaces avant peinture et la troisième est le Dark Blue Grey 867 pour les éraillures les plus profondes :
 
Un filtre à l'huile Bitume est appliqué sur le ventre de l'avion, à l'avant et à l'arrière du radiateur, pour donner à ces zones une apparence graisseuse. L'aspect poussiéreux est apporté avec des points d'huiles Ochre A.MIG-3515 et Buff A.MIG-3517, déposés sur les bords de fuite et les volets, aux abords du fuselage, et aux emplantures de l'empennage, puis fondus entre eux avec un pinceau imbibé de White Spirit :
 
Des traces de terre sont faites à l'aérographe dans le prolongement des roues, tout d'abord en H79 Gunze puis, plus finement, en H72. Ensuite, des projections de Earth A.MIG-1403 sont rajoutées en frottant un pinceau imbibé du produit sur un cure-dent :
 
De la même façon, du Engine Grime A.MIG-1407 est projeté sur le ventre de l'avion dans le prolongement du radiateur d'huile :
 
Au tour de l'extrados de recevoir son camouflage. La première couleur pulvérisée est le AMT-4 Akan 73001, auquel j'ai ajouté environ 20 % de H340 Gunze, pour casser l'aspect maronnasse de cette référence. La modulation, qui s'ensuit, est faite avec des voiles de H330, pour les obscurs, et la base éclaircie de H318, pour les clairs :
 
Logiquement, et selon la règle, la deuxième couleur aurait dû être du AMT-6. Mais, suite à une discussion avec un collègue russe, il pourrait s'agir en fait de AMT-12, ce que semble corroborer deux photos de l'avion. J'ai donc utilisé la référence 73045 de chez Akan. La délimitation des deux teintes est faite à l'aide de masques flottants afin d'obtenir un léger flou. On profite de la présence de ces derniers pour poser la modulation avec du H77 et avec la couleur de base éclaircie au H314. Les parties entoilées sont traitées de la même façon qu'à l'intrados (couleur assombrie et pochoirs) :
 
Ici aussi, les marquages sont faits aux pochoirs. Seuls le pourtour du “rotulus” et les croix gammées barrées de Rouge ont été imprimés sur de la décalcomanie transparente, apposée ensuite sur le fond Blanc, préalablement peint :
 
Du côté des jus, on reprend les trois utilisés à l'intrados et on rajoute du Green Brown A.MIG-1612, pour le AMT-4 et de l'huile Jaune de Naples, diluée au White Spirit, pour les lignes de rivets :
 
Les surfaces sont texturées avec du H58 éclairci au H318 pour le AMT-4 et du H77 plus du H318 pour le AMT-12. Ces mélanges sont pulvérisés en fines couches sous forme de traces sur les ailes, dans le sens du vent relatif, et de haut en bas sur le fuselage :
 
Les éraillures se concentreront essentiellement sur les raccords karman et sur les panneaux du capot moteur. Elles sont faites au pinceau, avec du Dark Blue Grey pour le AMT-12 et du Yellow Green pour le AMT-4. On les accentuera volontairement afin qu'elles restent visibles après le passage des huiles à venir :
 
Les parties métalliques de l'avion sont traitées aux huiles. On dépose des points de peinture qui sont, ensuite, fondues au White Spirit. Le Bleu et le Jaune sont utilisés si on veut renforcer la couleur, le Noir et le Streaking Grime sont appliqués autour des gravures des capots moteur et latéraux et le Buff a permis de faner les teintes. On travaillera panneau par panneau pour plus de facilité et pour éviter une trop grande uniformité, aussi :
 
Les traces d'échappement sont dessinées avec un mélange de Noir et de Chocolat H406. On gardera la main légère, les Klimov n'étaient pas réputés pour être salissants. Pour accentuer l'aspect gras de cette zone, du Fresh Engine Oil A.MIG-1408 est diffusé par capillarité dans les gravures en aval des pipes :
 
Les emplantures sont empoussiérées avec du Jaune Sable H79 et du Dark Earth H72 Gunze. Un premier voile de H79 est pulvérisé sur la surface. Ensuite, l'effet est renforcé avec cette même couleur mais passée au travers de stencils Ushi A.MIG-8035 pour obtenir un aspect irrégulier. On recommencera cette dernière opération avec du H72 pour amener un peu de variations :
 
L'intérieur des trappes et les jambes de train sont A-14 Akan. Les roues du kit ont été remplacées par celles de chez Elf, référence 4807. Même si elles ne sont pas parfaites, elles sont plus jolies que celles d'origine. Les jantes sont, aussi, A-14 :
La casserole et l'hélice ont rejoint directement la poubelle tellement elles sont loupées, pour ne pas dire affreuses. En piochant dans la boite à rabiot, j'ai retrouvé celles prévues pour un Lagg-3 qui, moyennant un minimum de travail de mise en forme du cône, font parfaitement l'affaire. Les pipes d'échappement proviennent, quant à elles, de chez Vector, référence VDS 48-113 :